Dans un monde en constante destruction et reconstruction, “Reborn from the Ashes” incarne la quête de résilience et de guérison face aux adversités. Née d’une exploration intime de l’expérience personnelle de l’artiste, cette exposition solo, tissant ensemble art visuel, poésie et son, invite à une profonde réflexion sur la transformation et le renouveau face à la destruction.
Au cœur de cette expérience immersive, une installation d’une vidéo montre des livres renaissant de leurs cendres, accompagnée des sculptures et d’un poème, “Les derniers mots d’un livre brûlé”. Cette œuvre symbolise la puissance de l’art à transcender la censure et l’oubli, soulignant la pérennité des idées et des connaissances malgré les tentatives de suppression à travers l’histoire.
Dans un dialogue entre rupture et réparation, l’exposition explore également le thème de la guérison. Inspirée par l’art du kintsugi, qui célèbre la beauté des imperfections, une pièce maîtresse révèle com- ment les fissures d’un vase en céramique peuvent être transformées en lignes d’or, métaphore de notre capacité à trouver force et beauté dans nos vulnérabilités.
Reborn from the Ashes s’interroge sur l’identité et les défis de la diaspora, en particulier à travers The Burden, une installation qui questionne la migration, les souvenirs, et les fardeaux de l’héritage. Cette œuvre incite à réfléchir sur ce que l’on emporte avec soi et ce que l’on laisse derrière dans les mouvements de la vie.
Cette exposition est une invitation à contempler comment, face aux adversités, la destruction peut mener à une création renouvelée, et comment chaque épreuve peut ouvrir la voie à une nouvelle forme de guérison et de beauté.
Ricko Leung
Cette installation synthétise deux sources d’inspiration : d’abord lorsque le premier empereur de Chine a ordonné de brûler les livres d’histoire et de philosophie en 213 av. J-C, ainsi que l’installation artistique impressionnante The Parthenon of Books de Marta Minujín à Documenta 14. Bien que ces deux événements semblent avoir plus de deux mille ans d’écart, ils soulignent la continuité de la censure des livres tout au long de l’histoire humaine, en raison de la capacité des livres à propager des idées et à susciter le changement, ce qui est souvent perçu comme une menace par le pouvoir en place. Si les couvertures en lin de ces livres ont été brûlées, ses noyaux en céramique symbolisent la survie des idées.
Elle a écrit le poème intitulé The Last Words of a Burnt Book, qui ajoute un point de vue à la première personne du livre.
Compte tenu de la situation politique actuelle à Hong Kong, l’identité de la diaspora hongkongaise devient-elle un fardeau ? Dans le contexte d’un monde de plus en plus turbulent, plusieurs générations de Hongkongais sont tombées dans le vide entre l’ère coloniale et les conflits idéologiques et culturels. Non seulement ils sont
obligés de faire face à la question de leur propre identité – surtout lorsqu’ils s’intègrent à d’autres cultures – mais ils sont aussi poussés par la roue de l’histoire à agir sur elle. Il semble que l’histoire de la migration soit étroitement liée au destin d’une population. Que signifie migrer ? Qu’est-ce que l’on emporte avec soi lorsqu’on migre ? Des souvenirs, de l’espoir, des objectifs ou un fardeau ? The Burden est une installation qui explore ces questions autour d’une diaspora émergente.
Sur le sac figure une image d’archive de Queen’s Pier (La jetée de la Reine) à Hong Kong, nommée en l’honneur de la reine Victoria, était un quai public et a été complètement démolie en février 2008 par le gouvernement. Cette image imprimé au cyanotype a été découpée et tissée sur le sac— ce processus de
déconstruction et reconstruction s’intéresse à l’artiste beaucoup.
Ce type de sac aux couleurs et aux motifs particuliers était couramment utilisé par les Hongkongais, en particulier par la génération des parents de l’artiste, pour voyager ou rentrer chez eux. Il est désormais devenu un objet emblématique et nostalgique de la culture hongkongaise.
Ricko Leung
Vie est travaille à Paris et à Bourges, France
Née et élevée à Hong Kong, Ricko Leung s’inspire de son identité multiculturelle et de ses observations quotidiennes pour créer des œuvres qui explorent la complexité de l’expérience humaine à travers un langage visuel et sculptural.
Son travail explore la relation entre les expériences individuelles et les contextes sociaux, politiques et naturels plus vastes. Centré sur des questionnements tels que la peur, le contrôle, l’identité culturelle, le post-colonialisme, le traumatisme, la guérison, ainsi que notre rapport
à la nature, elle utilise divers médiums tels que la sculpture, l’installation, la photographie, le texte et la performance pour susciter le dialogue autour des enjeux cruciaux de notre société.
Sa fascination pour l’histoire, la signification culturelle et le symbolisme de la céramique et du textile se traduit dans son travail.
La céramique représente la transformation et possède une dualité paradoxale de durabilité et de fragilité. Les textiles, porteurs de motifs historiques et culturels, possèdent des propriétés réparatrices.
Elle s’inspire des générations d’artistes féministes qui, depuis les années 60 et 70 jusqu’à aujourd’hui, ont réapproprié les textiles, traditionnellement associés à la domesticité, les propulsant ainsi dans le domaine des beaux-arts. Elle s’engage dans cette démarche avec admiration.
Formation
2023 – 2024 DNA, École Nationale Supérieure d’Art de Bourges, France
2014 – 2016 Master en Gestion des Arts et Gestion Culturelle (Marché de l’Art et Gestion des Expositions), IESA, Paris, France
Expositions personnelles
2024 Reborn from Ashes, JPS Gallery, Paris, France 2023 L’AiR Arts, Atelier 11, Paris, France
2023 The Burden, La Générale, Paris, France
Expositions collectives
2024 Un regard depuis le pont, JPS Gallery, Hongkong (juin) 2024 JPS Gallery, foire d’art Art Central, Hongkong (mars)
2024 Voix Portées, Maison de la Culture de Bourges, France
2023 HOME, JPS Gallery et The Alter Space, Londres, Royaume-Uni 2023 Hola Barna Part 1, JPS Gallery, Barcelone, Espagne
Résidences d’artistes
2023 L’AiR Arts, Atelier 11, Paris : recherche autour du traumatisme et de la guérison ainsi que notre relation avec la nature (https://www.lairarts.com/ricko-leung.html)
2023 La Générale, Paris : recherche autour de l’identité culturelle, la sensation qu’être Hongkongais peut être un fardeau (https://www.lagenerale.fr/fr/projet/the-burden)
Commissaire d’exposition
2023 Entre plante et fil, bleu et violet, Majhi International Art Residency 2023, Durjoy Bangladesh Foundation – Asia Now 2023 Projets
Spéciaux, Paris, France
Résidence et exposition autour de l’histoire coloniale de l’indigo au Bengale 2022 Commission Series x Dominique White : (Under) studies in Non-Description,
DEO Project, Chios, Grèce.
Résidence de l’artiste Dominique White avec comme thème l’ile de Chios et son histoire maritime
2022 Deux plus deux font quatre, Festival du film Hongkongais de Paris, L’Épée de Bois, Paris, 2022
2019 Eau et Cendres pour une (R)Évolution Créatrice, DOC!, Paris Exposition de 16 artistes hongkongais et internationaux sur le mouvement social de Hongkong