Londres – La vente Michael Goedhuis : Brush and Bronze sera proposée aux enchères à Londres par Bonhams le jeudi 18 mai 2023. Elle présentera une sélection de peintures à l’encre de Chine réalisées par plus de vingt artistes majeurs des quatre dernières décennies (Brush), des sculptures et des récipients en bronze couvrant la période de la dynastie Song (960-1279) à la dynastie Qing (1644-1911) (Bronze).  La vente se démarque par une magnifique œuvre à l’encre de Chine de Liu Dan, peintre de renommée internationale. Vieux cyprès de la Cité interdite, 2007 est estimée entre 200 000 et 300 000 £.

C’est en 1975 que Michael Goedhuis quitte une brillante carrière dans la banque pour s’intéresser à l’art. Initialement spécialisé dans l’art persan, moghol et islamique, il étend son intérêt pour l’art de l’Inde, du Japon et de la Chine. Depuis le début des années 1990, il se concentre sur l’art moderne et contemporain chinois et joue un rôle clé dans la mise en lumière des œuvres modernes et contemporaines à l’encre de Chine. Interviewé par la critique d’art Susan Moore dans la dernière édition du Bonhams Magazine (printemps 2023), Michael a déclaré : « Les peintres utilisant l’encre de Chine sont véritablement révolutionnaires et culturellement subversifs. Ils sont les plus idéalistes et les plus audacieux intellectuellement de tous les artistes chinois contemporains. »

Parmi les objets phares de la section « Brush » de la vente, on peut citer

– Vieux cyprès de la Cité interdite, 2007 de Liu Dan (né en 1953). Malgré sa formation privilégiée auprès du célèbre peintre Ya Ming, l’œuvre de Liu Dan s’éloigne des qualités expressives dramatiques du pinceau et des coups de pinceau qui étaient au cœur de sa formation. Il mélange sa profonde connaissance des canons de l’art occidental observés quand il était aux Etats-Unis de 1981 à 2006 avec l’héritage de la peinture chinoise d’il y a 2000 ans. Il s’est approprié la tradition pour la réinterpréter dans un contexte contemporain. Formé aux styles traditionnels de la peinture chinoise et notamment à l’encre et au pinceau, Liu Dan est un grand admirateur des vieux maîtres occidentaux et est connu pour peindre ce qu’il appelle des sujets « incertains ». Les peintures d’arbres de Liu Dan sont rares, la plupart de ses œuvres représentent surtout d’étonnants paysages, rochers ou natures mortes. Estimation : 200 000 – 300 000 £.

– Paysage, 2010-2011 de Li Huayi (né en 1948). Connu pour ses peintures de paysages soigneusement détaillées qui rappellent les chefs-d’œuvre de la dynastie Song (960-1279), Li Huayi s’est formé aux techniques de la peinture européenne et de la peinture traditionnelle chinoise. Son étude attentive des classiques de l’art chinois et européen, ainsi que celle de l’abstraction moderne américaine, a donné naissance à des peintures qui sont à la fois profondément ancrées dans l’histoire de l’art chinois et à la fois tellement contemporaines. Estimation : 100 000 – 200 000 £.

– Lotus zen, 1972 de Lui Shou-Kwan (1919-1975). Exécuté en 1972, Zen Lotus a été réalisé à l’apogée de la période la plus recherchée de Lui Shou Kwan, les dernières années de sa vie quand l’artiste découvre une profonde fascination pour le bouddhisme qui transformera son œuvre. Dans ses emblématiques peintures zen, l’artiste utilise un puissant langage visuel pour représenter le lotus, symbole de l’éternité, de la pureté et du bouddhisme. Estimation : £30,000-50,000.

La sculpture en bronze la plus importante de la vente est une rare et importante figure de Guanyin en bronze incrusté d’argent. Sa rareté ne tient pas seulement à sa fonte de qualité avec une attention particulière aux détails, mais aussi à sa grande taille et à la marque de He Chaozong qui souligne le lien entre les objets en porcelaine en Blanc de Chine et les bronzes (He Chaozong était un célèbre potier du début du XVIIe siècle spécialisé dans la porcelaine en Blanc de Chine). Guanyin incarne l’entité chinoise de la divinité bouddhiste Avalokitésvara, un des bodhisattvas les plus vénérés et arbore un aspect féminin à partir des Song. Être de compassion, elle aide l’ensemble de l’humanité à atteindre l’illumination et demeure un intercesseur populaire salvateur. Estimation : 100 000 – 200 000 £.

La plupart des objets en bronze de la vente datent des dynasties Song, Ming et Qing et ont été admirés non seulement pour leur beauté intrinsèque, mais aussi pour leurs associations poétiques et intellectuelles avec des récipients rituels en bronze fabriqués plusieurs milliers d’années auparavant. Michael Goedhuis a déclaré : « Il s’agit d’un domaine fascinant mais longtemps délaissé. Ce n’est que récemment que les grandes collections historiques occidentales s’y sont intéressé et ont effectué des recherches dans leurs collections. Les institutions se penchent de plus en plus sur ces bronzes tardifs qui restent encore aujourd’hui très abordables. »

Parmi les autres bronzes proposés aux enchères, citons :

Un rarissime récipient à encens en bronze, « immortel et radeau », datant du XIVe/XVe siècle. Bien qu’il s’agisse d’un brûle-parfum ou d’un parfumeur, sa forme pourrait avoir été inspirée par les kashkul d’Asie centrale et de Perse, ou « bols de mendiant ». Estimation : 15 000 – 20 000 £.

Rare figure assise de Guanyin en bronze, dynastie Ming, fin du XVe/début du XVIe siècle. Elle est remarquable et rare non seulement pour la finesse de sa fonte et ses caractéristiques inhabituelles telles que la tête légèrement inclinée, mais aussi pour l’inscription des dix-sept caractères sur la base, avec le nom du fabricant Yang Sheng. Estimation : 15 000-20 000 £.

Brûleur d’encens et couvercle en bronze en forme de mouton, dynastie Ming. Le caractère désignant le mouton ou la chèvre, yang (羊), apparaît dès la dynastie Han comme un jeu de mots avec le caractère xiang (祥) signifiant auspicieux ou chanceux. À l’époque Ming, l’image du mouton a été fortement associée au yang (陽), un autre homophone signifiant le soleil ou la force chaude, positive et masculine dans la cosmologie chinoise. Estimation : 9 000-12 000 £ (sans réserve).

Edward Luper, spécialiste des œuvres d’art chinoises chez Bonhams en charge de la vente, a déclaré : « Michael Goedhuis est une figure incontournable dans le monde de l’art chinois. Bonhams a le privilège d’avoir été choisi pour présenter cette sélection inégalée d’œuvres issues de deux de ses plus grands domaines d’expertise. »

PS : Michael Goedhuis à un stand que vous pourrez découvrir à la TEFAF de Maastricht (stand 244). Il sera disponible après la TEFAF pour toute interview.

À Gauche : Michael Goedhuis dans son appartement.
À Gauche : Michael Goedhuis dans son appartement.
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Martin Cid Magazine (MCM) est un magazine culturel consacré au divertissement, aux arts et aux spectacles.

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