Olympo sur Netflix : la nouvelle série espagnole qui explore la face sombre de la gloire

20/06/2025 à 3:29 AM EDT
Olympo - Netflix
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Jusqu’où peut-on aller pour la gloire ? Dans l’univers impitoyable de l’athlétisme de haut niveau, où chaque milliseconde compte, la nouvelle série espagnole Olympo explore le prix du succès. Disponible sur Netflix et produite par Zeta Studios (à qui l’on doit le phénomène mondial Élite), cette fiction en huit épisodes nous plonge dans la pression étouffante d’un centre d’entraînement d’élite. Mêlant habilement drame adolescent et thriller psychologique, la série reprend une formule qui a fait ses preuves : un casting jeune et charismatique, un huis clos où les ambitions s’exacerbent, un mystère captivant et des intrigues queer totalement intégrées au récit.

Huis clos au Centre de Haute Performance des Pyrénées

L’intrigue prend place au CAR Pyrénées, un centre de haute performance dont les murs austères servent à la fois de terrain d’entraînement et de poudrière pour les athlètes les plus prometteurs d’Espagne. Loin du camp d’entraînement idyllique, un personnage décrit le lieu comme une « cage remplie de requins, de serpents et de vautours déguisés en corps parfaits ». Une description sans détour qui annonce la couleur des rivalités à venir. Le récit bascule lorsqu’Amaia Olaberria, capitaine aussi disciplinée qu’intouchable de l’équipe de natation artistique, se voit surclassée par sa meilleure amie, Núria Bórges. Cette défaite éveille ses soupçons, surtout lorsqu’elle constate des améliorations de performance inexplicables chez d’autres athlètes. L’ombre du dopage plane sur l’institution. En jeu : un contrat de sponsoring très convoité avec Olympo, une marque de sport puissante et énigmatique aux motivations de plus en plus troubles. Plus qu’un simple antagoniste, la marque agit comme un catalyseur thématique, symbolisant l’influence corruptrice de l’argent et de la célébrité. L’histoire se concentre moins sur un complot d’entreprise que sur l’érosion morale de jeunes athlètes en quête désespérée de gloire.

Olympo - Netflix
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Un casting de compétiteurs à fleur de peau

La force d’Olympo repose sur son casting de jeunes acteurs, qui incarnent avec une crédibilité saisissante la rage de vaincre et le désespoir de leurs personnages. Clara Galle, dont le passé de gymnaste confère une réelle authenticité à son rôle, interprète Amaia Olaberria. D’abord pur produit du système, sa quête de vérité la transformera en enquêtrice malgré elle. À ses côtés, on retrouve Nuno Gallego, ancien d’Élite, dans le rôle de son petit ami tourmenté, le rugbyman Cristian Delallave, et María Romanillos, sa rivale Núria Bórges. Le casting est complété par Nira Osahia, une étoile montante de l’athlétisme au passé tragique, ainsi que par Martí Cordero et Najwa Khliwa. Toutefois, une figure se détache : celle de Roque Pérez, un joueur de rugby au parcours mouvementé, interprété par Agustín Della Corte, lui-même ancien rugbyman professionnel. Au milieu de personnages souvent rongés par leur propre ambition, Roque devient le compas moral et empathique du récit. Sa lutte n’est pas tant intérieure qu’extérieure : il affronte l’homophobie d’un milieu sportif hyper-masculin. Cette approche donne de la profondeur à son personnage, faisant de sa rébellion contre une culture toxique et de sa relation avec son coéquipier Sebas Senghor (Juan Perales) un véritable acte de courage.

Sacrifice, secrets et séduction

La série explore le coût physique et psychologique de l’excellence sportive, montrant comment la pression constante peut faire voler en éclats les barrières éthiques. Un des thèmes centraux est la dualité du corps : d’un côté, une machine de précision dédiée au sport ; de l’autre, un produit commercial à promouvoir et vendre. L’esthétique de la série, axée sur des « corps parfaits », oscille constamment entre le spectacle public de la performance et l’intimité des rencontres privées, où se révèlent les fêlures des personnages. Loin d’être gratuites, les scènes sensuelles font partie intégrante du récit, redéfinissant les dynamiques de pouvoir. De plus, les thématiques queer ne sont pas seulement présentes, elles sont un pilier de l’identité de la série. Avec une représentation LGBTQ+ décomplexée et une tension homoérotique omniprésente, Olympo se positionne en digne héritière d’Élite.

Des créateurs à la manœuvre

La série est le fruit d’une équipe créative stratégiquement constituée. Créée et écrite par Jan Matheu, Laia Foguet et Ibai Abad, elle est portée par des réalisateurs aux expertises complémentaires. Marçal Forès apporte son expérience reconnue dans le genre adolescent, ayant déjà dirigé Clara Galle dans la saga À travers ma fenêtre. Ana Vázquez, réalisatrice sur Élite, assure une continuité spirituelle, tandis que le vétéran argentin Daniel Barone amène sa maîtrise des drames humains. Ce mélange de talents orchestré par Zeta Studios témoigne d’une approche réfléchie, visant à faire évoluer une formule à succès.

Une nouvelle proposition audacieuse sur Netflix

Avec son drame à hauts risques et son exploration de l’ambition, de l’éthique et de l’identité, Olympo s’affirme comme une proposition audacieuse et complexe au sein du catalogue hispanophone de Netflix. Elle s’appuie sur les codes de ses aînées tout en forgeant sa propre identité, utilisant le monde exigeant du sport de haut niveau comme un puissant miroir pour questionner le prix de la victoire.

La première saison d’Olympo, composée de huit épisodes, est disponible depuis le 20 juin sur Netflix.

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