Le nouvel anime Netflix BLOOM explore les divisions sociales

The Fragrant Flower Blooms with Dignity
Jun Satō
Jun Satō
Rédactrice en chef de l'art, du style et de l'actualité chez MCM.

La nouvelle série d’animation BLOOM a fait ses débuts, introduisant un récit centré sur la relation improbable entre deux élèves d’établissements voisins mais profondément ségrégués. L’histoire présente une exploration contemporaine des barrières sociales, des préjugés et du potentiel de connexion dans un monde défini par la division. Le conflit central naît de la rivalité institutionnelle entre le lycée pour garçons Chidori, aux résultats scolaires médiocres, et le prestigieux et aisé lycée pour filles Kikyo. Bien que les écoles soient voisines, une animosité palpable existe entre leurs corps étudiants, créant un environnement chargé pour toute interaction potentielle.

La série présente les protagonistes Rintaro Tsumugi, un élève de Chidori dont l’apparence intimidante cache une nature douce et prévenante, et Kaoruko Waguri, une élève de Kikyo bienveillante et ouverte d’esprit. Leur première rencontre n’a pas lieu dans l’enceinte de l’école, mais dans l’espace neutre de la pâtisserie familiale de Rintaro, où Kaoruko est une cliente. Libérés des préjugés de leurs institutions respectives, ils nouent un lien fondé sur le respect mutuel. Ce lien naissant est cependant immédiatement mis à l’épreuve lorsqu’ils découvrent leurs affiliations scolaires, préparant le terrain pour un récit qui examine si une connexion personnelle peut surmonter une hostilité sociétale enracinée.

Cadre narratif et enjeux thématiques

La série construit son récit autour d’un cadre analogue aux archétypes classiques des « amants maudits », transposant le conflit dans un lycée moderne où la querelle est enracinée dans le classisme et la réputation académique. Chidori est dépeint comme une école pour les « rebuts » de la société, tandis que Kikyo est une institution pour les filles de familles riches et de la haute société, établissant une fracture socio-économique claire que les protagonistes doivent naviguer. Cette dynamique sert de principal obstacle externe à leur relation. Sur le plan interne, la caractérisation de Rintaro Tsumugi subvertit le cliché commun du « délinquant ». Malgré son apparence, il possède un tempérament doux et souffre d’une faible estime de soi, supposant souvent que les autres le perçoivent comme un fauteur de troubles. Kaoruko fonctionne comme le catalyseur du récit ; sa capacité à voir au-delà de l’apparence de Rintaro et à reconnaître sa bonté intrinsèque initie le parcours de réévaluation de soi du jeune homme et remet en question sa compréhension des relations interpersonnelles.

Le récit s’étend au-delà de la romance centrale pour explorer les implications sociales plus larges de leur lien. La relation a un impact sur leurs cercles d’amis respectifs, y compris les amis de Rintaro — l’intelligent mais cynique Saku Natsusawa et l’énergique Shohei Usami — et l’amie d’enfance protectrice de Kaoruko, Subaru Hoshina. Ces personnages secondaires incarnent initialement les préjugés de leurs écoles, Saku et Subaru exprimant de l’hostilité envers le groupe adverse. Une part importante de l’histoire est consacrée à l’évolution progressive de ces dynamiques, à mesure que les rencontres et les interactions commencent à démanteler leurs idées préconçues. Cet axe thématique est souligné par la résolution constante des conflits par la communication. L’histoire évite en grande partie les malentendus prolongés, un procédé courant du genre, pour dépeindre ses personnages s’engageant dans le processus difficile mais nécessaire d’articulation de leurs sentiments. Cette approche est le reflet direct de l’intention de l’auteure originale de souligner « l’importance de communiquer les choses aux autres », présentant une telle honnêteté non pas comme un simple ressort scénaristique, mais comme un « acte de courage » qui constitue la force principale des personnages.

BLOOM
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Équipe de production et vision de la réalisation

La production de l’animation est assurée par CloverWorks, un studio au portefeuille de titres importants. L’équipe créative est dirigée par la réalisatrice Miyuki Kuroki, avec Satoshi Yamaguchi comme réalisateur associé. Rino Yamazaki est responsable de la composition de la série, tandis que Kohei Tokuoka occupe les postes de concepteur de personnages et de superviseur en chef de l’animation. Le travail précédent de la réalisatrice Miyuki Kuroki, notamment en tant que réalisatrice de Akebi’s Sailor Uniform, démontre une maîtrise de la narration axée sur les personnages et la culture d’une atmosphère spécifique et douce grâce à une animation méticuleuse. Sa filmographie étendue, qui comprend le storyboard et la réalisation d’épisodes pour des séries telles que Spy x Family et le film Le Bleu du ciel dans ses yeux, témoigne d’une main polyvalente et expérimentée à la barre.

Le choix de Kuroki comme réalisatrice semble être une décision créative délibérée, en accord avec l’éthique fondamentale de l’œuvre originale. Le manga est souvent décrit comme ayant une « narration douce et sincère », une qualité que les producteurs ont exprimé le vif désir de préserver dans l’adaptation. Le style de réalisation établi de Kuroki, qui met l’accent sur l’expression émotionnelle subtile et la construction détaillée de l’univers, est particulièrement bien adapté à un récit qui privilégie l’intériorité des personnages plutôt que les conflits à haute tension. Cette association entre la réalisatrice et le matériau suggère une stratégie de production axée sur la fidélité au ton et aux thèmes de l’original, en s’appuyant sur une responsable créative dont les sensibilités artistiques sont en harmonie avec la vision de l’auteure. Le résultat est un processus d’adaptation qui semble valoriser la compatibilité artistique, visant une interprétation nuancée plutôt qu’une œuvre de genre générique.

Cinématographie et langage visuel

La série emploie un langage visuel délibéré, utilisant des techniques cinématographiques pour renforcer ses thèmes narratifs. Une approche formaliste notable est l’utilisation constante de « cadres dans le cadre », où des éléments de la mise-en-scène sont utilisés pour représenter visuellement les barrières psychologiques et sociales qui séparent les personnages. Cette technique est particulièrement évidente dans l’arc du personnage de Subaru, dont la méfiance initiale et l’opposition à Rintaro sont visualisées par des compositions qui les placent dans des carreaux distincts de la fenêtre d’un café. Dans une autre séquence, un verre retourné est utilisé pour créer un cadre superposé et fragile autour d’elle, symbolisant le mur protecteur mais finalement cassable qu’elle a construit autour de son amie.

Ce vocabulaire visuel évolue de concert avec le développement des personnages. À mesure que les individus commencent à surmonter leurs préjugés et à communiquer plus ouvertement, ces barrières compositionnelles sont systématiquement supprimées. Après une résolution émotionnelle, Subaru est montrée en train de converser avec Rintaro sans qu’aucun objet visible ne les sépare dans le cadre, signalant visuellement un changement dans leur relation. Cet engagement envers la narration visuelle est complété par la recherche de réalisme de la production dans son décor. Convaincue qu’une représentation crédible de la vie quotidienne était essentielle à l’histoire, l’équipe d’animation a consulté l’auteure originale pour effectuer des repérages basés sur les lieux réels qu’elle a utilisés comme références pour ses illustrations. Cette combinaison d’un monde ancré et réaliste avec un langage visuel formaliste et symbolique permet à la réalisation d’extérioriser les états internes des personnages, offrant une couche de profondeur interprétative pour un public cinéphile.

De la page à l’écran : l’adaptation d’un succès du manga moderne

L’anime est une adaptation du manga du même nom, écrit et illustré par Saka Mikami. La série a commencé sa publication sur la plateforme numérique Magazine Pocket de Kodansha et a connu un succès commercial significatif, avec des ventes dépassant les cinq millions d’exemplaires. La motivation de l’auteure pour créer la série fournit un contexte crucial à son noyau thématique. Mikami a été profondément inspirée par le manga L’Attaque des Titans, mais a également été affectée par sa « fin douce-amère », ce qui l’a poussée à vouloir créer une histoire où « tous les personnages étaient bienveillants ». Cette genèse positionne BLOOM non seulement comme une romance saine, mais comme un contrepoint artistique délibéré aux récits plus sombres et chargés de conflits qui prévalent dans le paysage du manga contemporain. L’accent mis par la série sur l’empathie et la communication peut être vu comme une inversion thématique directe des histoires qui se concentrent sur les cycles de violence et les haines héritées.

L’œuvre occupe un espace hybride entre les genres. Bien que publiée sur une plateforme destinée à un public shōnen (jeunes hommes) et intégrant des éléments de conflit intergroupes pour créer une « ambiance de manga shōnen », son orientation narrative sur l’intériorité émotionnelle et le développement de relations amoureuses et platoniques s’aligne étroitement sur les conventions du manga shōjo (jeunes femmes). L’adaptation présente ainsi une œuvre notable de ce dialogue générique en cours à un public mondial, reflétant un appétit pour des récits qui prônent l’intelligence émotionnelle et la résolution constructive des conflits.

L’univers sonore et vocal

L’expérience auditive de la série est façonnée par une bande originale composée par Moeki Harada. La chanson du générique d’ouverture, intitulée « Manazashi wa Hikari », est interprétée par Tatsuya Kitani, tandis que le thème de fin, « Hare no Hi ni », est interprété par Reira Ushio. Au cœur du récit axé sur les personnages se trouvent les performances vocales de la distribution principale. Le rôle de Rintaro Tsumugi est interprété par Yoshinori Nakayama, et celui de Kaoruko Waguri par Honoka Inoue.

La carrière de Yoshinori Nakayama comprend de nombreux seconds rôles, cette série marquant une performance principale significative pour l’acteur. Honoka Inoue, fille de la comédienne de doublage chevronnée Kikuko Inoue, a commencé sa carrière comme chanteuse avant de se tourner vers le doublage, où elle a obtenu plusieurs rôles principaux dans d’autres projets. Le casting semble privilégier l’authenticité des personnages, les performances vocales ayant été choisies pour s’aligner sur le noyau émotionnel nuancé de l’histoire. La performance de Nakayama ancre le personnage de Rintaro, tandis que l’expérience d’Inoue se prête à la sincérité inébranlable requise pour Kaoruko.

Distribution et informations sur la première

La série est diffusée mondialement par Netflix, offrant une large accessibilité internationale. La sortie comprend à la fois l’audio original japonais avec des sous-titres et une version hebdomadaire doublée en anglais, garantissant que la série soit disponible pour un large public.

L’anime a été diffusé pour la première fois au Japon le 5 juillet 2025. Pour certains territoires d’Asie du Sud-Est, la série est devenue disponible le 13 juillet 2025. La sortie internationale plus large sur Netflix, y compris aux États-Unis, est prévue pour le 7 septembre 2025.

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