« Drop Game », de Christopher Landon : un thriller à suspense qui rappelle Brian De Palma

02/05/2025 à 3:37 PM EDT
Drop Game
Drop Game

Avez-vous déjà utilisé une application de rencontres ? Avez-vous déjà été nerveux(se) sans savoir vraiment à quoi vous attendre ? Eh bien, la protagoniste du film d’aujourd’hui est très nerveuse, car elle commence à recevoir des messages de plus en plus déconcertants sur son téléphone portable. Drop Game exploite directement cette inquiétude contemporaine, transformant un rendez-vous pour un dîner de luxe en une angoissante prise d’otages à haut risque, entièrement orchestrée via l’interface apparemment inoffensive d’un téléphone. Le film présente un cauchemar effroyablement plausible où la technologie conçue pour rapprocher les gens devient un instrument terrifiant de coercition et de surveillance, forçant sa protagoniste à un jeu impossible où chaque notification pourrait signifier la vie ou la mort. Sorti sous la classification PG-13, Drop Game marque un retour au genre du thriller pur pour Christopher Landon, un cinéaste célèbre pour avoir habilement mélangé l’horreur et la comédie dans des succès comme Happy Death Day et Freaky. En tête d’affiche, on retrouve Meghann Fahy, dont l’étoile est montée en flèche après son rôle nominé aux Emmy Awards dans The White Lotus, assumant le rôle central exigeant de Violet Gates. Le film représente également une association de production notable, réunissant les poids lourds du genre Blumhouse Productions et Platinum Dunes, connus pour avoir collaboré sur des franchises lucratives comme American Nightmare. « Drop Game » sait habilement combiner le thriller dans le plus pur style de Brian De Palma ou Hitchcock avec la modernité technologique. Une réalisation palpitante qui mène le suspense in crescendo, avec des plans stylisés, un excellent montage et une bonne direction.

Drop Game
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Un rendez-vous qui tourne mal, mais vraiment très mal

Violet Gates, interprétée par Meghann Fahy, est une thérapeute de Chicago qui mène sa vie de mère célibataire avec son jeune fils, Toby (Jacob Robinson), après la mort de son mari. Fait crucial, son passé est assombri par un traumatisme ; son défunt mari, Blake, était violent. Violet se prépare pour son premier rendez-vous depuis longtemps, laissant Toby aux soins de sa sœur, Jen (Violett Beane). Le cadre de cette soirée cruciale est Palate, un restaurant exclusif sur le toit d’un gratte-ciel offrant une vue imprenable sur la ville, bien que les intérieurs élégants et les vues aient en réalité été créés dans des studios en Irlande. Son rendez-vous est Henry Campbell (Brandon Sklenar), un photographe avec qui elle a connecté via une application de rencontres, dont le charme et la belle apparence en personne dépassent initialement son profil, offrant à Violet une lueur d’espoir soulageante. Le téléphone de Violet commence à vibrer avec des messages anonymes non sollicités livrés via « DigiDrop », le substitut du film à la fonction AirDrop d’Apple. Initialement, ces intrusions sont déconcertantes, voire absurdement modernes, principalement des mèmes de harcèlement. Cependant, le harcèlement numérique s’intensifie rapidement. Invitée à vérifier à distance la caméra de sécurité de sa maison, Violet assiste à l’image terrifiante d’un intrus masqué à l’intérieur de chez elle. Les messages deviennent mortellement sérieux : obéir aux exigences de plus en plus sinistres du tourmenteur invisible, ou son fils et sa sœur seront tués.

Landon à la barre : Émotion, Style et Jeu de Genres

Christopher Landon, en passant derrière la caméra pour Drop Game, s’est consciemment écarté des styles ouvertement comiques et horrifiques qui ont défini Happy Death Day et Freaky. Il a exprimé le désir de relever un nouveau défi, revenant à un cadre de thriller plus « classique » et « réaliste », rappelant son travail antérieur en tant que scénariste sur Paranoïak. Le film qui en résulte est fréquemment décrit comme remarquablement efficace, un « voyage excitant » qui établit sa prémisse et poursuit son objectif de générer du suspense sans détours inutiles. La réalisation de Landon est marquée par une claire révérence aux maîtres du suspense. Les références aux classiques du suspense abondent, à Brian De Palma lui-même, à Hitchcock ou même à Wes Craven (qui a un film avec une prémisse très similaire). Sur le plan cinématographique, le réalisateur sait très bien ce qu’il fait : un festival de gros plans, de mouvements de caméra, de plans hollandais constants (obliques)… le tout élégamment éclairé et avec un montage précieux. Mais tout n’est pas qu’hommage, car Christopher Landon sait moderniser le tout avec les messages que la protagoniste reçoit via son mobile, des mots qui inondent les scènes de toutes parts.

Meghann Fahy Domine l’Écran

Au milieu des rebondissements, des retournements de situation et de la terreur technologique de Drop Game, un élément reçoit des éloges quasi universels : la performance centrale de Meghann Fahy dans le rôle de Violet Gates. Ce rôle sert de vitrine significative sur grand écran pour l’actrice après sa performance largement saluée et nominée aux Emmy Awards dans la deuxième saison de The White Lotus de HBO. Fahy a la tâche d’incarner une tapisserie complexe d’émotions. Elle dépeint de manière convaincante la nervosité initiale du premier rendez-vous de Violet, la panique et la terreur qui s’intensifient rapidement à mesure que les menaces se dévoilent, le traumatisme profondément enraciné qui informe ses réactions, et les moments d’ingéniosité désespérée et de résilience naissante qui émergent sous pression.

Le Casting (de suspects pour être le méchant du film)

Tandis que Meghann Fahy porte le poids émotionnel de Drop Game, elle est entourée d’un casting de soutien compétent chargé de peupler le cadre claustrophobe du restaurant et de servir de suspects potentiels dans le mystère central. Brandon Sklenar assume le rôle d’Henry Campbell, le rendez-vous initialement charmant de Violet qui se retrouve involontairement entraîné dans un scénario mortel. Sklenar, gagnant en reconnaissance pour son travail dans 1923 et Jamais plus, apporte une présence aimable à Henry. Le casting de soutien forme une galerie de coupables potentiels, ajoutant des couches à l’aspect « qui l’a fait ? » de l’intrigue. Les figures clés incluent Violett Beane dans le rôle de la sœur de Violet, Jen, dont la sécurité devient une préoccupation majeure ; le nouveau venu Jacob Robinson dans le rôle du fils vulnérable Toby ; Reed Diamond dans le rôle de Richard, un autre client qui endure un rendez-vous apparemment mauvais ; Jeffery Self dans le rôle de Matt, le serveur mémorablement sociable et optimiste ; Gabrielle Ryan dans le rôle de Cara, la serveuse observatrice ; Ed Weeks dans le rôle de Phil, le pianiste malchanceux ; et Travis Nelson dans le rôle de Connor. D’autres clients, comme un homme qui regarde fixement la table de Violet (Ben Pelletier), peuplent davantage le groupe de suspects.

Créer la Claustrophobie : Visuels, Son et Cadre

L’atmosphère intense et suffocante de Drop Game est méticuleusement élaborée à travers ses éléments techniques, travaillant de concert pour immerger le public dans l’état psychologique de Violet. Le travail du directeur de la photographie Marc Spicer est crucial pour atteindre cet effet. Le film s’appuie fortement sur les gros plans, en particulier sur Meghann Fahy, maintenant son agitation émotionnelle au premier plan et forgeant une connexion forte entre la protagoniste et le spectateur. Cette approche intime est contrastée avec des plans plus larges qui capturent le design élégant du restaurant et l’horizon brillant à l’extérieur, créant une tension visuelle entre le cadre luxueux et l’horreur qui s’y déroule. L’utilisation stratégique du mouvement de caméra, y compris des plans longs pour construire le suspense dans les moments plus calmes et des coupes plus rapides pendant les séquences d’action, module davantage le rythme et l’intensité du film. Le montage du film, assuré par le collaborateur fréquent de Landon, Ben Baudhuin, contribue de manière significative au ton général. Bien que loué pour son élégance pendant les moments de haute tension. Le design sonore joue un rôle tout aussi vital. La bande originale de Bear McCreary, un autre collaborateur régulier de Landon, est constamment soulignée pour son efficacité à amplifier la tension extrême et à attirer le public plus profondément dans l’expérience terrifiante de Violet. La musique de McCreary souligne la panique croissante et la nature de course contre la montre de la situation difficile de Violet. Un élément visuel distinctif est l’approche créative du film pour afficher les messages texte menaçants. Au lieu de s’appuyer sur des insertions statiques de téléphones ou de simples superpositions d’écran, les textes sont intégrés dynamiquement dans l’environnement du restaurant, apparaissant sur les murs, les tables ou même interagissant momentanément avec les personnages. Enfin, le cadre physique lui-même est un acteur clé. L’équipe de production a construit un ensemble de restaurant élaboré de 12 000 pieds carrés, entièrement opérationnel, sur des plateformes en Irlande. Cet environnement détaillé, complet avec de la vraie nourriture et une atmosphère animée, fournit une toile de fond convaincante et visuellement riche pour le thriller contenu. Les choix de conception subtils, comme un couloir menant à la salle à manger décrit comme ressemblant au « ventre d’une bête », renforcent davantage le poids symbolique et la sensation oppressante de l’espace.

Dans les Coulisses : Blumhouse Rencontre Platinum Dunes

Le scénario de Drop Game a été écrit par le duo de scénaristes Jillian Jacobs et Chris Roach. Cette équipe avait précédemment collaboré avec Blumhouse sur d’autres projets de genre, y compris Action ou Vérité et Nightmare Island, indiquant une familiarité avec la marque de fabrique de la maison de production d’horreur et de thriller. La production du film représente une collaboration significative entre deux forces majeures du cinéma de genre contemporain : Blumhouse Productions, dirigée par Jason Blum, et Platinum Dunes, cofondée par Michael Bay et représentée ici par les producteurs Bay, Brad Fuller et Cameron Fuller. Sam Lerner a servi de producteur exécutif. Ce partenariat a réuni des producteurs connus pour leur travail réussi sur la franchise American Nightmare, signalant une puissante combinaison d’expertise dans le genre. Le projet s’est concrétisé relativement rapidement. Christopher Landon a signé pour réaliser après son départ de Scream 7, lui offrant un retour rapide à la réalisation dans le genre. Le scénario lui-même a été apporté à Platinum Dunes par le producteur Cameron Fuller.

Notre avis

Si vous aimez les mouvements de caméra, les effets de montage et, un peu, l’apparat technique, vous allez aimer, et beaucoup. Si vous préférez un cinéma plus axé sur l’interprétation qui explore les personnages… ce n’est peut-être pas votre film. Cela dit, les deux types de fans pourraient être d’accord : la fin risque de ne plaire à aucun des deux. Dans tous les cas, un délice esthétique magnifiquement réalisé. Profitez-en bien.

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