Le septième sceau (Det sjunde inseglet) met en scène Max von Sydow, Gunnar Björnstrand et Nils Poppe.
C’est peut-être le film le plus connu du réalisateur suédois Ingmar Bergman, en particulier dans certains pays en raison de son iconographie et de ses images religieuses puissantes.
Plot
Un chevalier médiéval reçoit une curieuse visite : la Mort vient le chercher. Il lui propose de jouer une partie d’échecs : s’il perd, il ira vers la Mort, et s’il gagne, il sauvera sa vie.
Le film
Un film profondément beau, comme on n’en fait plus. Il s’agit d’une époque plus propice à la réflexion philosophique que celle d’aujourd’hui, même s’il est tout à fait d’actualité avec le coronavirus et cet engouement généralisé pour la peste noire de notre époque.
Il nous emmène ici avec quelques acteurs (profession récurrente dans les films du réalisateur suédois) et deux de ses icônes masculines les plus connues, Max von Sydow et Gunnar Björnstrand, pour nous replonger dans le monde médiéval où la peur de la mort présidait à tout et nous raconter de 1957 à nos jours : la peur de la mort a toujours été là, et les êtres humains sont si vulgaires qu’ils ne peuvent que fuir ou rire. Beaucoup choisissent de courir, un seul de rire et de jouer aux échecs.
Le film se distingue par ses images, bien qu’il s’agisse d’un film avec beaucoup de dialogues (comme tous les films de Bergman), avec des cadrages statiques et, évidemment et comme toujours, d’un film qui se distingue par les performances de ses protagonistes, toujours au service du célèbre réalisateur.
C’est l’un des films de Bergman qui nous parle le plus directement, avec une franchise unique : c’est la mort et je n’ai pas à la cacher, il n’y a presque pas de son et personne ne pleure en la regardant, ce serait trop facile et c’est en ce sens que le Suédois se distingue : nous offrir un monde caché de l’apparente simplicité qui nous conduit, presque toujours, au grotesque.
Un film très contrasté et l’un de ses films les moins subtils : on y parle presque directement de philosophie (il manque Kierkegaard pour nous éclairer, il serait occupé à » flirter « ) et il présente une comédie dans un drame qui est dans un film qui réfléchit sur la façon (très théâtrale) de faire du cinéma. Il joue avec les malentendus de ceux qui savent ce qu’ils font et ne prennent pas le spectateur pour un idiot : il leur donne un argument clair pour ensuite les » arnaquer » avec autre chose : une œuvre pleine de contenu qui ne vous laissera pas un mauvais corps, mais ne vous donnera pas non plus envie d’aller remplir vos prétendues obligations : nous sommes ici ce que nous sommes, profitons du temps pour le perdre.
Notre avis
Il est profond, mystérieux et joue sur l’équivoque. Un film intelligent qui n’est malheureusement plus réalisé : une œuvre intemporelle d’un autre temps qui vient nous dire d’un homme important qu’au fond, nous sommes aussi importants que dispensables.
Coronavirus ou peste noire, vélo ou pas vélo.