Réalisé par Guillaume Pierret, qui a également signé les deux volets précédents, ce troisième opus reprend l’histoire là où les autres s’étaient arrêtées : une intrigue de trafic de drogue où l’on peut suivre les deux perspectives de l’histoire, celle des policiers et celle des trafiquants. Ce troisième volet, comme les deux précédents, fait du réalisme sa marque de fabence, privilégiant l’authenticité aux effets et aux rebondissements artificiels.
Bien que la série ait reçu d’importants éloges de la critique et fidélisé une base de fans dévouée, elle a souvent été décrite comme une « trilogie d’action sous-estimée » ou un « joyau caché » que de nombreux spectateurs « n’ont pas vu (mais devraient absolument voir) ».
Le parcours de Lino à travers les deux premiers films
Au cœur de toute l’intrigue, nous retrouvons Lino, interprété avec une intensité brute par Alban Lenoir. Mécanicien automobile de génie au passé mouvementé, Lino se retrouve à plusieurs reprises mêlé à un monde dangereux de forces de l’ordre corrompues et d’affrontements à grande vitesse où sa vie est en jeu. Le premier film, sorti en 2020, présentait Lino comme un homme piégé pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, contraint d’utiliser ses compétences exceptionnelles en ingénierie automobile pour s’échapper et prouver son innocence.
La suite, sortie en 2022, voyait Lino, ayant apparemment blanchi son nom, toujours en quête implacable de vengeance contre les policiers corrompus qui avaient assassiné son mentor et figure paternelle, Charas, et bouleversé sa vie. Ce volet a relevé la barre en termes d’action et de charge émotionnelle.
L’arc narratif du personnage de Lino, qui évolue d’un « petit délinquant » et d’un « criminel repenti » à un « vengeur déterminé », présente une transformation captivante. Alors qu’il navigue entre les lignes perfides de la loi et de la pègre, ses motivations restent profondément personnelles, centrées sur le fait de laver son nom, de protéger ceux qui lui sont chers et, par-dessus tout, de venger la mort de Charas. Cette concentration inébranlable sur un intérêt personnel, plutôt que sur les grandes ambitions de sauver le monde souvent vues dans le genre, distingue la série. Elle ancre son action intense, souvent spectaculaire, dans une quête de justice plus relatable et brute, faisant de Lino un anti-héros convaincant.

Enjeux élevés et règlements de comptes dans Balle perdue 3
Balle perdue 3 démarre avec Lino, tout juste sorti de prison, plus résolu que jamais dans sa mission d’éliminer les responsables de sa souffrance et de la mort de Charas. Ses cibles principales restent le rusé et impitoyable Areski (Nicolas Duvauchelle) et le commandant de police corrompu de haut rang Resz (Gérard Lanvin).
Le récit prend un tournant complexe lorsqu’il est révélé qu’Areski est également de retour en France, non seulement pour échapper à Lino, mais aussi pour chercher sa propre vengeance contre son ancien chef, Resz. Tout au long de ce dangereux périple, Lino continue de trouver une alliée cruciale, bien que la relation soit tendue, en la personne de Julia (Stéfi Celma).
Les architectes de l’action : Guillaume Pierret et Alban Lenoir
La vision cohérente et l’impact viscéral de la trilogie peuvent être largement attribués au duo créatif central formé par le réalisateur Guillaume Pierret et l’acteur principal Alban Lenoir. Pierret a réalisé les trois films et a participé à leurs scénarios, assurant un style cohérent et une intensité croissante tout au long de la saga. Lenoir n’incarne pas seulement l’esprit implacable de Lino, mais a également été un partenaire créatif essentiel, crédité de « collaboration artistique » et comme co-scénariste sur le premier film. Son interprétation « indestructible » de Lino, un homme qui encaisse des coups incroyables et continue pourtant de se battre avec astuce et férocité, est l’ancre indéniable de la série.
La collaboration soutenue entre Pierret et Lenoir est une pierre angulaire de l’identité forte et unifiée de la trilogie.
Aux côtés de Lenoir dans ce final explosif, on retrouve des membres clés du casting, notamment Nicolas Duvauchelle dans le rôle du formidable antagoniste Areski, Stéfi Celma dans celui de l’ingénieuse Julia, Gérard Lanvin dans celui du commandant corrompu Resz et Pascale Arbillot dans celui de Moss.
L’action plus classique qui s’éloigne du CGI
Une caractéristique déterminante de la franchise Balle perdue, et une raison principale de son succès critique, est son engagement inébranlable envers les cascades pratiques filmées en direct, les courses-poursuites automobiles viscérales et ce qui ne peut être décrit que comme un « chaos automobile », le tout réalisé avec une dépendance minimale au CGI. Cette approche évoque l’esprit du cinéma d’action classique, où l’impact est tangible et le danger palpable. Le génie de Lino en tant que mécanicien n’est pas seulement un ressort scénaristique ; il est visuellement représenté dans les voitures souvent personnalisées, des « Frankenstein », qu’il conçoit pour la survie et la poursuite, des machines construites pour une efficacité brutale.
Le dévouement de la franchise aux cascades pratiques et au minimum de CGI est plus qu’un simple choix technique ou budgétaire ; c’est une déclaration artistique qui la distingue. Cet engagement envers une action tangible et percutante positionne la série Balle perdue comme une alternative convaincante au paysage souvent saturé de CGI des blockbusters hollywoodiens contemporains. Cette approche réaliste, qui exige une planification méticuleuse, un savoir-faire considérable et un risque important, comme en témoignent les 68 jours de tournage rapportés pour Balle perdue 3 et le travail complexe de localisation qui a impliqué des fermetures de rues et la coordination de cascades, résonne fortement auprès du public et des critiques qui aspirent à un style de cinéma plus viscéral et percutant. C’est un facteur clé de ses éloges critiques et de sa réputation de « joyau caché » parmi les amateurs d’action.
Les paysages impressionnants du sud de la France servent de plus qu’un simple décor ; ils font partie intégrante de l’esthétique brute de la trilogie. Balle perdue 3 poursuit cette tradition, avec un tournage extensif dans toute la région. Les lieux clés à Montpellier incluent le quartier moderne d’Antigone, qui a été le théâtre de nombreuses cascades et collisions automobiles ; l’emblématique Place du Millénaire ; la rue Léon Blum et l’avenue Jacques Cartier ; une séquence de poursuite le long du Lez ; l’étendue urbaine du Parc Montcalm ; et même une séquence de combat filmée à l’intérieur d’un vrai tramway sur la ligne 1. Le tournage a également eu lieu à Sète, utilisant les zones autour du Théâtre Molière et le long de la pittoresque route côtière du Môle Saint Louis à la Corniche pour des séquences de poursuite à couper le souffle. La commune de Lattes a apporté une variété visuelle, avec des drones capturant des plans larges et dynamiques, tandis que les pistes d’essai Goodyear de Mireval ont offert un environnement contrôlé pour exécuter des poursuites à grande vitesse, des dérapages et d’autres cascades automobiles complexes.
Le réalisateur Guillaume Pierret a commenté la fluidité de la production : « Tout s’est incroyablement bien passé. L’équipe était en pleine forme, donc ce qui a été promis a été tenu. » Le producteur Rémi Leautier, originaire de la région, a exprimé son enthousiasme à l’idée de montrer Montpellier : « Je voulais vraiment tourner à Montpellier parce que j’aime cette ville… Certaines scènes des deux premiers films ont été tournées ici. Mais celui-ci donnera à la ville une présence visuelle plus proéminente. Surtout le quartier d’Antigone, qui est très cinématographique. » Ce tournage extensif en extérieur améliore non seulement l’authenticité du film, mais a également un impact économique positif, avec l’embauche de personnel local, et sert de vitrine culturelle de ces régions françaises pour un public mondial sur Netflix.
Où voir Balle perdue 3