« Armor » : Un voyage nostalgique dans l’action des années 80

Martha O'Hara Martha O'Hara
Armor

« Armor » est un film avec Sylvester Stallone et Jason Patric. Avec Josh Wiggins, Dash Mihok, et Erin Ownbey.

Dans le paysage cinématographique actuel, où les effets spéciaux règnent en maîtres et où les intrigues complexes sont monnaie courante, « Armor » fait figure d’anachronisme. Ce film, porté par l’emblématique Sylvester Stallone, nous ramène aux heures de gloire du cinéma d’action des années 80, pour le meilleur et pour le pire.

L’intrigue, aussi simple qu’efficace, nous plonge dans un braquage de fourgon blindé. Deux conducteurs, ignorant le contenu de leur cargaison, se retrouvent face à un groupe de braqueurs armés. Un scénario classique qui aurait pu être le point de départ d’une aventure palpitante. Malheureusement, « Armor » peine à insuffler vie à cette prémisse pourtant prometteuse.

Le film semble avoir été conçu comme un hommage aux productions d’action qui ont fait les beaux jours des vidéoclubs. On y retrouve tous les ingrédients : un héros musclé, des méchants sans scrupules, et des scènes d’action censées tenir le spectateur en haleine. Pourtant, là où ces films des années 80 brillaient par leur rythme effréné et leur humour décalé, « Armor » semble avoir perdu en route ces éléments essentiels.

Sylvester Stallone, pilier incontesté du genre, se retrouve ici dans un rôle taillé sur mesure. Mais on ne peut s’empêcher de penser que ce costume, si parfait il y a quelques décennies, semble aujourd’hui un peu étriqué. L’acteur a prouvé à maintes reprises qu’il pouvait transcender le simple rôle de héros d’action, notamment dans des films comme « Creed ». Il est donc d’autant plus frustrant de le voir cantonné ici à un personnage unidimensionnel.

La réalisation, sans fioritures, rappelle ces productions B que l’on regardait entre amis un vendredi soir. Mais ce qui était alors un charme devient ici un handicap. Le manque de moyens est palpable, et l’absence d’ambition artistique se fait cruellement ressentir. Les scènes d’action, pourtant censées être le point fort du film, manquent cruellement d’intensité et d’originalité.

« Armor » semble avoir été conçu comme une machine à remonter le temps, nous ramenant à une époque où le cinéma d’action était roi. Mais ce voyage temporel nous rappelle surtout à quel point le genre a évolué. Les spectateurs d’aujourd’hui, habitués à des productions plus sophistiquées, risquent de trouver le film daté et peu engageant.

En définitive, « Armor » est une curiosité cinématographique, un vestige d’une époque révolue. Pour les nostalgiques du cinéma d’action des années 80, il pourra offrir un moment de réminiscence, une madeleine de Proust cinématographique. Mais pour les autres, il risque de n’être qu’un film de plus dans la longue liste des productions oubliables.

Ce film nous rappelle que la nostalgie, si elle peut être un puissant moteur créatif, ne suffit pas à elle seule à faire un bon film. Il nous montre aussi que le cinéma d’action, comme tout art, doit évoluer pour rester pertinent. « Armor » aurait pu être l’occasion de réinventer les codes du genre, de leur insuffler une nouvelle vie. Au lieu de cela, il se contente de les reproduire sans passion ni innovation.

En sortant de la salle, on ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de mélancolie. Non pas pour le film lui-même, mais pour cette époque du cinéma qu’il tente maladroitement de ressusciter. Une époque où un bon film d’action ne nécessitait qu’un héros charismatique, quelques explosions et une bonne dose d’adrénaline. « Armor » nous rappelle que cette formule, si efficace autrefois, a besoin aujourd’hui d’être réinventée pour captiver un public moderne.

ARMOR Official Trailer (2024) Sylvester Stallone
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