La Galerie Max Hetzler a le plaisir d’annoncer AUTOEROTICISM: Paintings from 1984 and related works, une exposition de peintures et d’œuvres sur papier de William N. Copley (1919–1996). A travers l’imagerie conjuguée de ses souvenirs parisiens et de l’automobile, Copley présente une série de récits simultanés, développés via un jeu de mise en abyme picturale et une composition plurielle.
Reconnu pour sa contribution unique à la peinture d’après-guerre, William N. Copley a développé un lien singulier entre le surréalisme européen, le pop art américain et un certain goût pour la subversion. Adopté par un magnat de la presse en 1921, Copley a étudié à l’Université Yale avant de servir dans l’armée américaine lors de la seconde Guerre Mondiale. De retour en Californie, Copley ouvre une galerie à la fin des années 40, ce qui lui a permis de rencontrer des pionniers du surréalisme tels que Man Ray, Marcel Duchamp et Max Ernst. Copley décide de suivre lui-même une carrière d’artiste, signant ses œuvres sous le pseudonyme CPLY. Avec Man Ray, il quitte la Californie pour la France en 1951. Il résidera entre Paris et Longpont- sur-Orge, avant de retourner aux USA en 1962. Prenant part à la vie artistique du Paris d’après-guerre, Copley a été exposé au sein des galeries Nina Dausset, Furstenberg et Iris Clert. Il développe des images psychologiquement et socialement libératrices, pleines d’humour et d’irrévérence, rejetant les conventions sociales alors fermement installées en France. Autodidacte, son style met en scène des personnages anonymes et archétypaux, répétés via des aplats de couleurs vives et des cernes noirs. En 1980, une rétrospective Copley organisée par la Kunsthalle de Berne se poursuit au Centre Pompidou, un événement que l’artiste qualifiera de « sorte d’étrange retour à la maison ».1
Pour cette série créée dans les années 80, Copley a revisité les compositions, motifs et thèmes du répertoire initié en 1955 reflétant l’ambiance du Paris de cette période : les scènes de rues, les troquets, les fontaines Wallace, les couples, les prostituées, le drapeau français et l’imagerie classique à travers des citations à de grands noms de la peinture française. 1984 est une période décisive dans son travail. Copley, qui résidait alors à Key West, en Floride, commence à combiner la toile brute avec la représentation populaire liée à l’automobile et la notion romantique de ballade dominicale vers des
lieux bucoliques. Pour Copley, l’automobile est un lieu de sécurité, de liberté et de transgression menant à un univers idyllique. Copley envisageait la voiture comme un cocon matriciel et protecteur au sein duquel fantasmes et utopies se développaient depuis le subconscient. Comme il l’explique en 1983, « Cela a toujours été l’image la plus importante que j’aie jamais eue simplement parce que pour moi, la voiture est le centre de l’univers. On est immobile et le monde bouge autour de soi – au-dessus et en-dessous de soi […] Je pourrais en dire plus avec cette image, que presque tout ce que j’ai essayé ».2 Beaucoup d’œuvres de l’exposition adoptent donc une forme ovoïde, rappelant les tondi de la Renaissance, forme qui se complexifiera au fil des expérimentations en silhouettes profilées et sexualisées. Tel un voyeur observant à travers le rétroviseur d’une automobile, le visiteur est invité à plonger un œil indiscret dans l’autoérotisme de l’artiste.
À propos de l’artiste
William N. Copley (1919-1996), connu sous le nom de CPLY, a vécu et travaillé notamment à Paris, New York et Roxbury, Connecticut. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, dont l’Institute of Contemporary Art, Miami (2018); The Menil Collection, Houston; Fondazione Prada, Milan (2016-2017); Museum Frieder Burda, Baden-Baden; Max Ernst Museum Brühl, Hanovre (2012); Bonnefantemuseum, Maastricht (2001); L.A.C. Lieu d’Art Contemporain, Sigean; Herning Kunstmuseum; Forum of Contemporary Art St. Louis (1999); Ulmer Museum, Ulm (1997); Kestner-Gesellschaft, Hanovre (1995); The New Museum, New York (1986); Künstlerwerkstatt Lothringerstrasse, Munich (1981); Kunsthalle Bern; Centre Pompidou, Paris; Stedelijk Van Abbemuseum, Eindhoven; Badischer Kunstverein, Karlsruhe (1980); New York Cultural Center (1974); Stedelijk Museum, Amsterdam (1966); et l’Institute of Contemporary Arts, Londres (1961), entre autres.
Son travail se trouve dans les collections de l’Art Institute of Chicago; Centre Pompidou, Paris; Fondazione Prada, Milan; Israel Museum, Jerusalem; Los Angeles County Museum of Art; Moderna Museet, Stockholm; Museum of Contemporary Art Chicago; The Museum of Modern Art, New York; Museum Ludwig, Cologne; Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, Vienne; Philadelphia Museum of Art; Power Institute, Sydney; Städel Museum, Francfort; Stedelijk Museum, Amsterdam; Tate, Londres; et le Whitney Museum of American Art, New York, entre autres.
Galerie Max Hetzler
46 & 57 Rue du Temple, 75004 Paris, France