Max Hooper Schneider : Scavenger à 125 Newbury signe la première exposition personnelle de l’artiste à New York

Max Hooper Schneider, Anode Garden, 2025. Courtesy the artist, Maureen Paley and Francois Ghebaly. Photo by Paul Salveson.
Lisbeth Thalberg
Lisbeth Thalberg
Journaliste et artiste (photographe). Rédacteur en chef de la section artistique de MCM.

Max Hooper Schneider présente Scavenger à 125 Newbury, à Tribeca, sa première exposition personnelle à New York. Conçu comme un laboratoire d’écologies hybrides, le projet assemble des environnements fabriqués à partir de matières récupérées, d’organismes artificiels et de vestiges de la culture vernaculaire afin d’examiner le comportement des objets et des systèmes de classification dans des situations de transformation et d’usure.

L’installation s’articule autour d’habitats vitrifiés et d’agencements extérieurs pensés comme des systèmes dynamiques plutôt que comme de la sculpture statique. Corail, dents, cristaux, plasma et détritus issus de la consommation de masse y sont organisés en microcosmes qui activent des processus de succession, de corrosion, de fossilisation et de préservation. Parmi les ensembles présentés figurent un biscuit de grand format qui laisse s’écouler de l’huile vers un archipel d’animaux en peluche cuivrés ; un relief encroûté où des balanes et des meubles de maison de poupée englobent des mini-écrans diffusant des images de sculptures en combustion ; un bosquet nocturne de rebuts bricolés suspendus comme des lanternes en forme de capsules ; et des aquariums calcinés reconstitués en récifs de dendrites de cuivre.

Le projet se déploie comme un système ouvert, non narratif. Il reconfigure la muséologie d’histoire naturelle en dispositif spéculatif : vitrines, taxonomies et dioramas deviennent des instruments d’enregistrement de l’entropie, de la résilience et de la mutation. L’ensemble propose des environnements d’essai où cohabitent résidus organiques et industriels, privilégiant une observation prolongée à l’effet spectaculaire immédiat.

La méthode de travail de l’artiste s’appuie sur une formation croisée en arts et en sciences du vivant. Des procédures issues du paysage et des études marines se combinent à un vocabulaire matériel fait de plastiques manufacturés, de surfaces métallisées, de miniatures domestiques et de restes biologiques. Plutôt que d’illustrer un discours environnemental, les œuvres modélisent des processus — oxydation, accrétion, pétrification — qui rendent lisibles les temporalités du dommage et de la réparation.

Né à Los Angeles, Hooper Schneider a étudié l’architecture de paysage à la Harvard Graduate School of Design, après des diplômes en urbanisme et en biologie à l’Université de New York et des études complémentaires en biologie marine et en entomologie. Son travail a été présenté au UCCA Center for Contemporary Art, à MO.CO Montpellier et au Hammer Museum, ainsi que dans des expositions collectives au Centre Pompidou-Metz, au Schinkel Pavillon, au Leeum Museum of Art, au Kistefos Museum et au Musée d’Art Moderne de Paris. Il a participé aux biennales de Gwangju, d’Istanbul et de Mongolia Land Art, ainsi qu’à la Triennale Baltique. Ses œuvres figurent dans des collections publiques et privées, notamment le Hammer Museum, le MOCA Los Angeles, le Musée d’Art Moderne de Paris, le Rubell Museum, la Fondation Lafayette et le Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève. Parmi ses distinctions figurent le BMW Art Journey Prize et le Schmidt Ocean Institute Prize.

Scavenger est présenté par 125 Newbury, un espace de 3 900 pieds carrés fondé par Arne Glimcher au 395 Broadway, dont le programme alterne expositions thématiques et présentations personnelles resserrées. L’exposition coïncide avec la participation de l’artiste à la 12e édition de SITE SANTA FE International, sous le commissariat de Cecilia Alemani.

Lieu et dates : 125 Newbury, 395 Broadway, Tribeca, New York — 12 septembre au 25 octobre 2025. Programme associé : SITE SANTA FE International, Once Within a Time — jusqu’au 12 janvier 2026.

Partager cet article
Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *