Paris 08 Décembre 2022 – Jusqu’au 16 décembre prochain en ligne, Sotheby’s Paris présente une nouvelle vente d’Arts d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Amériques. Parmi les temps forts de la vente, on compte une collection parisienne d’art océanien, un groupe de statues Dayak d’Indonésie issu de l’ancienne collection Emile Deletaille, et d’importantes sculptures africaines, dont un masque Punu okuyi redécouvert après plus d’un siècle dans la même collection familiale, un bel ensemble de figures de reliquaire Kota et enfin, un important masque Songye issu de l’ancienne collection du célèbre réalisateur hollywoodien, Billy Wilder.
Arts d’Afrique
Masque Kifwebe, Songye, République Démocratique du Congo (Lot 108 – est. 50,000 – 80,000€)
“I wish I’d collected more and directed less…”. Dans une interview donnée en 2000 au New York Times, Billy Wilder confessait sur le bout des lèvres cet ultime regret. Pourtant, sa collection d’art fut l’une des plus importantes d’Hollywood avec des pièces exécutées par de grands maîtres du XXème siècle et, surtout, une importante collection d’art africain. S’y trouvait ainsi, ce masque Songye, passé tout d’abord entre les mains du marchand d’art belge Edgar Beer puis dans celles de Henri Kamer, avant d’entrer en la possession du réalisateur multi-oscarisé.
Statue, Tshokwe, Angola (Lot 91 – est. 120,000 – 180,000€)
Une particularité de cette statue est sa tête amovible, qui la distingue de la statuaire anthropomorphe classique pour l’assimiler aux objets d’apparat, et particulièrement aux objets liés à la consommation de tabac.
Les jambes fléchies, symbole de vitalité ainsi que les tresses de la coiffe rattachent cette statue aux canons classiques de l’art Tshokwe. Ces éléments, auxquels s’ajoutent les yeux en amande, les mains en avant comparable au geste taci, signe de force et de puissance, participent à l’impression d’hiératisme et de dynamisme de la statue, ainsi qu’à sa fonction probable d’objet de cour.
Masque Okuyi, Punu, Gabon (Lot 116 – est. 30,000 – 50,000€)
Pour la première fois en vente publique, ce masque est resté dans la même collection familiale depuis plus d’un siècle, après son acquisition par Joseph Guyon (1870-1942), Lieutenant-Gouverneur du Gabon, entre 1914 et 1918. Il y menait alors des opérations contre le Cameroun allemand. Emblème incontournable des arts d’Afrique depuis la fin du XIXe siècle, le corpus des masques Punu a été l’un des premiers célébrés par les artistes modernes. Celui-ci illustre parfaitement l’esthétique punu, s’inscrivant historiquement comme une découverte majeure.
Asie / Océanie
Frise, Malagan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck (Lot 5 – est. 100,000 – 150,000€)
Dotée de la plus haute signification symbolique, cette œuvre Malangan s’impose à la fois par son volume remarquable, la complexité de ses motifs enchevêtrés, la finesse de la sculpture et la fraîcheur de la polychromie. Elle offre ainsi un exceptionnel témoignage du génie créatif et de la virtuosité des artistes de Nouvelle-Irlande. Ce panneau au décor extraordinairement complexe, exposé dès 1955 à la galerie Leleu à Paris, s’impose comme un chef-d’œuvre de l’art Malangan.
Statue, Malagan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck (Lot 7 – est. 150,000 – 250,000€)
Cette statue Malagan provenant d’une importante collection privée européenne, démontre une grande richesse iconographique et une virtuosité formelle. Cette figure ancestrale s’impose par son visage expressif caractéristique de la représentation de la figure humaine dans l’art malangan.
Siège d’orateur, Iatmul, Fleuve Sépik, Papouasie-Nouvelle-Guinée (Lot 13 – est. 18,000 – 25,000€)
Le caractère exceptionnel de ce pupitre, au-delà de ses qualités esthétiques remarquables, réside dans sa grande rareté, sa provenance et les conditions de son acquisition. Il a été collecté lors de la célèbre expédition « La Korrigane » (1934-1936) organisée par le musée d’ethnographie du Trocadéro. Il a d’autre part fait partie de plusieurs collections prestigieuses, avant de rejoindre celle de Loïc Malle.
Au centre de la vie des sociétés Iatmul, il était le siège dans la Maison des Hommes sur lequel prenait place l’orateur qui réglait les litiges ou les controverses concernant des possessions agricoles ou encore le lignage ancestral.
Statue Hampatong, Dayak, Kalimantan, Bornéo, Indonésie (lot 41 – est. 40,000 – 60,000€)
Issue de l’ancienne collection du galeriste Emile Deletaille, cette figure Hampatong appartient au registre des poteaux funéraires Dayak. Appartenant à la tradition cérémonielle séculaire liée au culte des morts au centre de l’île de Bornéo, ces figures étaient les gardiens des lieux de sépulture des hauts dignitaires. Datée entre le XVe et le XVIIe siècle, cette statue fait partie d’un corpus très restreint des gardiens géants rapprochés du groupe ethnique Bahau ou Modang.
Art d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Amériques
Vente en ligne du 8 au 16 décembre
Exposition à Paris – 76 fb Saint Honoré
10-14 décembre