LONDRES – La prestigieuse galerie Lévy Gorvy Dayan a l’honneur d’annoncer l’ouverture d’une exposition solo de l’artiste New-Yorkais N. Dash, marquant ainsi l’inauguration de son nouvel espace dans le district de Mayfair, à Londres. La première exposition de l’artiste avec la galerie, qui débute le 25 avril 2024, met en vedette des peintures multi-panneaux qui explorent les écologies de résonance parmi des matériaux disparates.
Le travail de N. Dash se distingue par l’intégration d’éléments organiques, d’objets manufacturés et d’images résultant de processus incarnés. Les surfaces tactiles de ces œuvres lumineuses et retenues mettent en avant l’expérience haptique, attirant l’attention sur les effets subtils mais profonds du toucher. Les peintures de N. Dash puisent dans les fondements de nos mondes naturels et construits, mêlant terre et eau, jute et coton, graphite et huile, aux côtés d’articles fabriqués souvent négligés comme l’isolation architecturale et le carton produit en usine.
Dans cette exposition, ces éléments sont recombinés pour valoriser les synergies et tensions structurelles, texturales et énergétiques entre eux. Une œuvre possédant une teinte rappelant le cuivre patiné pourrait incorporer de l’isolation en Styrofoam, ou une image pourrait être sérigraphiée sur un panneau sur lequel la terre a été étalée et séchée, formant une surface craquelée et sillonnée. Les œuvres exposent des glissements entre de nombreux matériaux, processus et signifiants, chacun unifié par des décisions soigneuses et épurées.
Au cœur du travail de N. Dash se trouve un rituel quotidien où l’artiste frotte un petit morceau de coton blanc entre le doigt et le pouce jusqu’à ce que les fibres tissées à la machine s’effilochent et perdent leur structure grillagée, se désagrégeant en un enchevêtrement abject. Pour l’artiste, le tissu agit comme un dispositif d’enregistrement sur lequel les actions sont imprimées, l’énergie capturée et les forces immatérielles stockées. Les sculptures résultantes sont colorées par une patine de saleté et d’huiles, transformées par le mouvement spontané du corps de l’artiste. Le grillage, l’une des formes paradigmatiques du modernisme, est déconstruit encore et encore dans la main de l’artiste – par le corps, la météo et l’environnement. L’artiste photographie des itérations de ces sculptures et sérigraphie les images sur des panneaux préparés avec de la terre, de sorte que les images ondulent selon la topographie de la terre.
Les bords biseautés des œuvres révèlent leurs substrats terrestres, permettant aux panneaux de « respirer ». Dans ces marges sculptées, les couches de terre, gesso et jute sont rendues visibles, exposant la structure quasi-géologique de chaque panneau. Cette stratégie se manifeste différemment dans une série d’œuvres où des cordes sont intégrées ou excavées des terrains terrestres, créant de fines tranchées d’espace négatif là où la matérialité de l’œuvre est exposée et brute. Les préoccupations écologiques traversent ces peintures avec des références à l’interconnexion et à l’intervention humaines et non humaines. Elles examinent, à une échelle intime, l’impact du toucher sur les ressources naturelles et prennent en compte les manières dont les matériaux synthétiques contiennent, façonnent et fusionnent avec l’environnement. Ici, Photoshop peut imiter un champ de fleurs avec un motif d’impression algorithmique, mais une rosette reste un champ de uns et de zéros. Ces questions de mimétisme, d’artificialité et d’exploitation sont en jeu dans ces peintures, mais de manière subtile. À travers les œuvres présentées, la nature et les sous-produits de la fabrication sont opposés sur des scènes verticales de terre, élevant ce matériel fondamental et source.