Sans filtre est un film comique de 2022 écrit et réalisé par Ruben Östlund avec Harris Dickinson, Charlbi Dean, Woody Harrelson et Zlatko Buric. Le film a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes 2022.
Les hiérarchies sont inversées, les normes contestées dans ce film intéressant et humoristique qui n’hésite pas à commenter la folie humaine et les normes sociales.
Premise
Le couple de célébrités de mode et d’influenceurs, Carl et Yaya, est invité à une croisière sur un yacht de luxe exclusivement réservé au 0,9 % dans la hiérarchie des richesses. À bord, ils rencontreront des personnages intéressants : Dimitry, l’oligarque russe et sa femme Vera, le couple de britanniques âgés, Clémentine et Winston, le marchand d’armes, et le milliardaire de la technologie solitaire, Jarmo. À la tête de l’équipage et du yacht se trouve le capitaine Smith, plutôt déséquilibré. Ce qui semble initialement instagrammable se termine catastrophiquement, laissant les survivants échoués sur une île déserte et luttant pour leur survie.
Critique de film
Connaissez-vous ces personnes qui, voulant feindre la stupidité, sont incapables de déguiser leur intelligence ? Eh bien, c’est précisément ce qui afflige le Sans filtre, aussi vulgaires, magnifiques ou extrémistes que puissent être les situations présentées, il parvient à retenir la traction dans son récit et le fait, intelligemment. C’est précisément ce jeu des contraires qui rend ce film incroyablement équilibré.
Sans filtre » est une satire très intelligente sur la stupidité que nous sommes tous si nous sommes privés de millions de fortune, privés de disciples ou privés de tout aspect conférant un statut que nous pourrions avoir, et, eh bien, étant donné les circonstances de la perte complète, nous pourrions aussi bien nous amuser malgré tout.
Un film qui joue à être aussi transcendant qu’à être inconséquent. Avec sa touche de surréalisme, et ses clins d’œil constants, sachant trop bien comment se moquer du cinéma apparemment cultivé avec satire, en assumant la forme de cette satire dite avec un scalpel puissant qui dissèque ses personnages tout en les jetant par-dessus bord dans l’abîme du surréalisme.
C’est un film qui vous captive par son style idiosyncratique et qui à tout moment sait comment vous emmener sur son terrain. C’est un film ludique, qui sait jouer et qui finit, comme tout bon joueur le fait, gagne le match, un match dans lequel le spectateur sait depuis le début qu’il va perdre.
Il y a quelques scènes merveilleuses, et des dialogues inoubliables, comme la scène dans la salle à manger où seul le capitaine (Woody Harrelson) et l’oligarque (Zlatko Burić) sont les personnes restées « debout » au milieu de la tempête, échangeant des citations de capitalistes et communistes. Ou encore Carl (fantastiquement interprété par Harris Dickinson) livrant ses bonnes vieilles réactions névrotiques dans sa relation avec Abigail (si bien interprétée par Dolly de Leon).
Un film qui a tout pour plaire, un scénario et des interprétations exceptionnels, et une vision pointue de la comédie.
Superbe, différent, divertissant et substantiel.
Réalisateur
Ruben Östlund
Acteurs et Actrices
Charlbi Dean / Yaya | Harris Dickinson / Carl | Woody Harrelson / Captain Thomas Smith |
Zlatko Burić / Dimitry | Iris Berben / Therese | Henrik Dorsin / Jarmo Björkman |
Sunnyi Melles / Vera | Dolly de Leon / Abigail | Vicki Berlin / Paula |
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